La (pré)présidence par le tweet.

La (pré)présidence par le tweet.



Un phénomène incroyable est en train de se produire sous les yeux de la planète entière sans que personne ne prête réellement attention à la forme mais s’attarde uniquement sur le fond, ce qui, pour une fois, n'est pas l'unique sujet. La méthode a vraiment valeur d'analyse économique. Donald TRUMP président américain élu prendra ses fonctions dans quelques semaines seulement, succédant ainsi à Barack Obama. Le président élu, grand utilisateur de Twitter, a pourtant déjà commencé sa présidence et réussit à imposer des décisions spectaculaires en moins de 140 caractères. La première (pré-présidence numérique de l’histoire ?
 
Le phénomène s’est produit dans au moins trois situations très symboliques : à l’égard de Boeing à qui Donald TRUMP a laissé entendre que le remplaçant de Air Force One était bien trop cher à son goût, à l’égard de Lockheed Martin concernant le prix astronomique des chasseurs F35 en et enfin plus récemment à l’attention de General Motors quand il condamne l’intention de l’entreprise américaine de s’installer au Mexique pour produire des voitures ensuite vendues sur sol des Etats-Unis.

                                   

 
Les tweets en eux n’ont rien d’exceptionnels, mais leur impact et le fait qu’ils émanent d’un président qui n’a pas encore pris ses fonctions conduit à s’interroger sur ce paradoxe de Twitter qui n’arrive pas à monnayer suffisamment son usage  alors qu’il jouit d’un impact et d’une puissance de diffusion incroyable.
 
Car dans chacune des situations évoquées ci-dessus, les entreprises ont reculé et fait savoir qu’elles allaient revoir leurs plans. Je confesse volontiers que Twitter est de très, très loin mon application favorite. Sa simplicité, sa facilité d’usage, son ergonomie et la pertinence de son concept conduisent à pouvoir dire qu’il s’agit sans doute d’une des applications majeures de ces 20 dernières années au regard des possibilités offertes.
 
Et pourtant chacun sait que la société est à la peine commercialement. N’y-a-t-il pas une voie de recherche pour Twitter à imposer un modèle payant pour les administrations, les grandes sociétés, les personnes célèbres  avec des seuils de communauté et des rémunération proportionnelles ? La marge de progression de Twitter est considérable puisque le nombre d’utilisateurs  (environ 300 millions) reste finalement peu élevé par rapport au potentiel de nouveaux afficionados.
 
Twitter assurément se démarque des autres applications en ce qu’il contraint son utilisateur à faire passer son message de manière directe, subtile, astucieuse ou novatrice. Il contraint l’utilisateur à faire œuvre de recherche dans le message qu’il doit diffuser. La limitation à 140 caractères est donc, à mon humble avis, une très bonne chose.
 
Sans doute pourrait-on imaginer des options payantes également comme l’effacement de la timeline passé un certain délai, une possibilité d’archiver... Quid de l’exploitation encore des Hashtags Battle dont les organisateurs de Startup week-ends sont si friands ? Une marque pourrait ainsi en défier une autre sur 24 heures : Coca contre Pepsi, BMW contre Mercedes, Nike contre Adidas…

Twitter ne s'est pas emparé des "challenges" (ice bucket challenge, manequin challenge...) divers et variés qui renforcent les liens entre usagers et créé une véritable ambiance entre twittos. 

Si Jack Dorsey a eu en son temps une idée géniale, c’est dans doute de folie dont manque aujourd’hui Twitter pour se rentabiliser, en explorant des domaines de rentabilité encore non-envisagés.