Le 7 juillet 2020, vous avez, Monsieur le Ministre, Mon Cher Confrère, quitté la robe d’avocat pour endosser le rôle de Garde des Sceaux. La profession d’avocat vous regarde, un peu dubitative. « C’est un pénaliste ! » se dit-elle… Oubliant au passage que si notre univers comporte nombre de galaxies, il en est une qui a ceci de particulier, c’est qu’elle laisse des traces de son passage dans l’ensemble de l’univers juridique : le droit pénal. Ce triste Sire est en effet présent dans toutes les matières : en droit de la famille, en droit bancaire, en droit routier, en droit de l’urbanisme, en droit rural, en droit des affaires,… j’arrête là, mais la transversalité de la matière ne peut être niée. Bien plus cependant que le sujet qui vous est familier, il faut retenir que pour la (presque) première fois dans l’histoire de la Vème République, un pas qui a retenti sur le sol d’un palais de la république a produit le même son que ceux, innombrables, qui frappent quotidiennement les salles des pas qu’on dit perdus des palais de justice de notre pays et de leurs salles d’audiences. On dit que vous n’aurez pas le temps Monsieur le Ministre. Certes ce dernier est compté. Mais si vous avez la contrainte de faire l’apprentissage de votre Ministère, vous n’avez pas, contrairement à l’écrasante majorité de vos prédécesseurs, à faire celui du terrain. Sans doute alors appartient-il à la profession d’avocat de se mobiliser pour devenir pendant les quelques mois qui sont devant nous, force de proposition afin de vous accompagner dans ce sprint. Ne sait-on pas désormais que demander réellement la Lune en un temps record, "non pas parce que c'est facile, mais bien parce que c'est difficile" est un prérequis nécessaire à la réussite?
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